Grand Qwasa

Décontracté - Rebelle - Acharné - Humoristique - Sarcastique - Vengeur - Leader - Mélancolique

Il y a ceux qui portent des masques pour se cacher. Ceux qui portent des masques pour montrer quelles sont leurs convictions. Pour inspirer. Pour Unir. Pour défier. Pour insufler la peur dans le coeur de leurs ennemis ... Et l'espoire dans le coeur de leurs alliés. Il y a ceux qui portent des masques pour se protéger.

Et il y a ceux qui portent des masques pour nous protéger tous.

Peut-être que Qwasa a moins vécu que certains badass remonté de plus à plus au fil des années à coups de prothèses renforcées ... Mais il a quand même vu des trucs que la plupart des êtres humains auraient voulu éviter de voir. Des choses qui l'ont forcé à oublier son identité de Yori Nordstörm pour se faire appeler Grand Qwasa et tenter de redresser les choses sous une nouvelle identité et un personnage. Un homme qui a toujours connu la violence, qui a tenté de la relativiser et qui a tenté de, malgré tout, avoir une vie calme comme monsieur tout le monde. Mais ce n'était qu'un doux rêve, au final.

Qwasa aime une bonne bagarre de temps en temps, c'est un mec qui n'hésite pas à se mouiller et à confronter les autres lorsqu'il le faut. Il porte ses couilles, comme s'il allait mourir le lendemain de toute façon. Mais ce n'est pas pour cela qu'il est un homme "violent" malgré tout. Au contraire. Pour ceux qui le côtoie souvent, on retrouve chez lui un blagueur qui est le premier à te taper sur l'épaule après un coup dur ou à te ramasser quand tu tombe. En général, ceux capable de passer outre son apparence vont même le chercher pour avoir des conseils. Outre la sympathie qui peut se dégager du militaire, il est souvent plus sage et plus avisé que le premier bureaucrate qu'on pourrait croiser dans les rues de Mega-central. Mais malgré ça, Qwasa est un grand adepte du "fait ce que je dis, pas ce que je fais".

Car dieu seul sait qu'il adore faire des conneries de temps à autre. C'est un grand-frère fêtard qui noie en réalité son désarroi dans l'alcool, drogue et les hématomes lorsqu'il peut espérer lever les poings et s'en sortir. Car un autre avantage à porter un masque est que l'on peut cacher les coups de blues. C'est un homme qui vit dans le passé. Le présent, le futur, il s'en fiche, au fond. Pour lui, il est mort il y a de ça des années, lorsque sa compagne a passé l'arme à gauche. Il a passé de nombreuses heures à réfléchir sur l'humanité, sur leur condition, sur l'état de la société, le passé et leur héritage terriens. C'est le genre de vieillard avant l'heure qui dirait bien "c'était mieux avant" au bout de chaque phrases.

Sa plus grosse connerie ? Sans doute avoir rejoint Memento Mori, même s'il était sobre lorsqu'il a prit cette décision. Un homme brisé, qui ne croit pas au futur et qui pourtant se bats pour celui-ci ? Publiquement, il dirait que Qwasa se bat pour une humanité meilleure ! Pour que l'homme retrouve sa nature mortelle ! Pour que pauvre, riche, tous retrouvent un statut plus équitable et que justice soit faite ! Mais ça, c'est ce que ses supérieurs veulent entendre, alors il le dit. La vérité est que depuis que sa femme est morte, il ne désire qu'une chose : voir les corporations du Consortium se casser la gueule et bruler dans leur propre toxicité et règles à la con. Il s'avère cependant que l'objet de sa vengeance coïncide avec les objectifs de Memento Mori alors s'il suffisait de faire un sketch à chaque fois qu'il parlait à un supérieur, ainsi soit-il. De plus, se dire qu'il se bat pour le bien de l'humanité en même temps lui donne peut-être un peu plus une bonne conscience sur ses horribles méfaits.

Qwasa est en général calme et réfléchit mais à ne pas s'y méprendre, derrière ce sourire amusé et son ton taquin, il a beaucoup de rage qui sommeille. Cette vengeance et toutes les merdes qui lui sont tombé dessus dans la vie le travail au corps, jusqu'à l'âme ... Un ami aura intérêt à bien mesurer ses mots s'il s'oppose à lui lorsqu'il oubli de garder son sang-froid. Lorsqu'il s'agit du Consortium, d'Ares Security ou de la grande quête anti-implant nanonique, il perd tout scrupule qu'il aurait pu avoir à la base. Sa doctrine dans ces cas là est "Cela doit être fait. Sans rancune." On pourrait alors le décrire comme un extrémiste et cela serait à juste titre.

Mais quand bien même Memento Mori l'aide à accomplir ses propres objectif, il ne se voit pas comme un mouton et c'est grace à ce comportement, peut-être, qu'il s'est aujourd'hui élevé au rang de meneur dans l'organisation. Un rebelle qui peut parfois frôler l'insubordination si un supérieur dit des conneries ou s'écarte du droit chemin. Un droit chemin dicté par lui et lui seul. Mais c'est aussi cette habilité à ne pas se faire marcher dessus comme un paillasson qui fait qu'il a gagné la confiance de son escouade et de tout les autres. S'il sait une seule chose, c'est que peu importe son image ou l’opinion des autres, il ne cessera d'avancer vers sa mort et n'arrêtera pas avant que le Consortium soit de l'histoire ancienne. Après tout, sans celui-ci, l'humanité ne peut que monter vers le haut à partir de là, n'est-ce pas ?

Yori est né dans les bas-fonds de MegaNorth et pour suivre avec les taudis dans lesquels il habitait, ses parents étaient d'humbles réparateurs qui servaient d'ultime espoir à ceux qui n'avaient pas le sous pour changer de commlink ou ... Vraiment, n'importe quelle pièce de technologie qui vaudrait des fortunes mais qu'on pourrait récupérer pour le quart du prix. Sa famille semblait avoir passé plusieurs générations à être le coté malchanceux des premiers colonisateurs de Mars. D'après les dires de ses parents, leur vie plus que modeste ou même totalement pauvre s’étalait depuis l'arrière-grand-père ou quelque chose comme ça. Il était donc inutile de dire, également, qu'ils n'avaient rien du confort de la plupart des habitants de Megacity. Ils vivaient dans un bidonville sur le sol de mars, à l'extrémité du dôme, dans une chaumière faire de taule et de récupération de métal de bâtiment abandonné. Ils n'avaient pas la richesse, pas le confort, pas la santé ... Yori a rapidement été "l'homme" de la famille puisque son honorable père, bien que talentueux de ses doigts, était voué à s'affaiblir et à se décrépir de la maladie. Une maladie qui aurait été soignée en un claquement de doigt s'ils avaient le sous pour même le plus incompétent des médecins. Au moins, ils avaient les uns les autres, n'est-ce pas ? Dans la misère, la famille et les voisins luttaient ensemble et non séparé. Dans la misère, ils étaient une communauté avec un tant soit peu d'humanité. Oh, à ne pas s'y méprendre, ce n'était pas un petit paradis caché. Le Consortium leur faisait payer le droit de rester sur cet emplacement, l'air qu'ils respiraient et même sans parler de ces rapaces, cela serait alors les voyous du coin qui viendraient racler les derniers dollars de la famille pour s'assurer que la récolte soit faite à fond.

Cependant ... Fils unique, Yori a hérité d'un cadeau de ses parents. Le travail d'une vie. Une belle somme d'argent. Comment s'en étaient-ils sortit ? Il n'en savait rien. Grace à leur dur labeur ? Grace à une entourloupe ? Grace à un accord illégal ? Le fait est que cette grosse somme d'argent n'était pas faite pour acheter une maison ou des voitures, bien évidement. Cette somme était la promesse d'un avenir meilleur pour le jeune homme, un avenir meilleur sous la forme de pouvoir entreprendre des études. Et très franchement, conscient de cette chance, Yori décida de suivre les études qui lui allaient le mieux ... Se lancer dans le militaire. Il avait toujours eut ce caractère combatif et il semblerait que c'était un chemin tout tracé pour lui. Même tout jeune, le combat était dans son sang ...

C'est ainsi qu'avec beaucoup de persévérance, il devint une nouvelle recrue de Ares Security. Persévérance, oui, car il ne suffisait pas d'aligner l'argent pour être prit dans la formation. Aux yeux de tous, Yori était un jeune homme sans nom, sans âme, sans avenir, sans passé même. Il était un moins que rien qui n'a pas de maison à son nom, qui n'a pas d'expérience, pas d'étude à proprement parlé derrière lui, pas de savoir emmagasiné par chip d'apprentissage instantanée, rien. Une personne dans une telle condition avait très certainement volé tout cet argent, n'est-ce pas ? Mais ce qui a été sa bénédiction ou sa malédiction fut la sympathie d'un gradé qui a rencontré par hasard cette jeune pousse aux portes de leur QG.

Une malédiction peut-être car si ce haut gradé a discuté avec lui et a vérifier ses motivations, les formateurs à qui on l'a assigné le voyait toujours comme un déchet de l'humanité. Il a littéralement sué sang et eau pour avoir un statut sociale qui lui permettrait de gagner de l'argent pour lui et sa famille. Il est passé à travers les lynchages, les rites d'initiations humiliant, les entrainements plus dévastateurs que les autres, la torture parfois ... Après tout, pourquoi s'en priver ? Cet homme n'était rien. Il était bon de se défouler sur lui en sachant qu'aucune conséquences n'allaient retomber et en sachant qu'au moindre signe de rébellion, on pourrait jeter ce gars dehors ou mieux, en prison ... Mais il endura. Il endura et performa mieux que les autre pour prouver qu'il avait sa place. Pour prouver que si on le voyait comme de la merde, c'est parce qu'il était en réalité bien mieux que tous les autres minables qui craignaient pour leur place.

Cette longue agonie lui valut bien des blessures et a presque faillit le briser mentalement mais dans ce tourment, il rencontra Malis. Malis était une femme qui comme lui, était une nouvelle recrue. Elle était ... Forte. Elle avait la tête pleine de rêve. Elle avait le sourire. Et avec le temps, elle est aussi devenue celle qui le portait à bout de bras pour le conforter dans ses certitudes parfois vacillante : il était plus fort qu'eux. C'est leur douleur partagée qui les unissaient et elle était bien l'une des seule à le soutenir dans son projet de devenir un haut gradé d'Ares Security. Le sort semblait s'acharner cependant.

Comme Malis était, également comme lui, une recrue prometteuse, elle fut la cible d'une attaque. Possédant un de ses fameux implant nanonique, elle fut victime d'un jumper qui vola son corps et qui ... Par son intermédiaire, causa un attentat dans les locaux d'Ares Security. Le résultat ? Dans une tentative de l'arrêter, elle fut grièvement blessée, arrêtée et mise aux soins intensif après avoir déterminé qu'elle était effectivement une victime dans tout cela. Cependant, avec les blessures mortel qu'elle a enduré, la manœuvre aurait été de la transférer dans un autre corps, n'est-ce pas ? Non. Cela aurait été trop beau. Le jumper a fait en sorte de griller l'implant, ou du moins c'est ce qu'on lui a dit. Elle aurait très bien pu se faire tirer dans la tête et avoir des dommages irréparables à ce niveau-là mais ce n'est pas comme si on lui disait tous les détails, loin de là. Contrairement à lui, Malis avait un passé et un futur, comme ils disaient. Même si elle soutenait un looser comme lui, elle n'était pas ... Comme lui, aux yeux des autres de l'organisation.

Mais au lieu de lui faire un autre implant et de sans doute se débrouiller pour la sauver et lui donner un autre corps, un certain Directeur Général Kareki vint à le contacter et lui proposa le deal le plus suspicieux qui soit. Il lui expliquait pourquoi on ne pouvait pas simplement implanter un autre nanonique chez Malis, que ce n'est pas un service que Ares Security prenait en charge, que cela devait venir de sa poche et malheureusement, sa poche n'était pas si bien fournie que cela et que donc, elle avait besoin d'argent. Beaucoup d'argent. Et son idée de comment se faire assez d'argent ... C'est d'être sponsorisé par le Consortium afin de participer à la fameuse émission "The Prize of Peril", cette émission qui mettait en scène une proie et 10 chasseurs à sa poursuite pendant un mois.

Pourquoi ? Car Yori était simplement l'un des éléments les plus prometteurs et que ce directeur, au vue de ses résultats, pensait qu'il serait tout à fait capable de remporter le prix. La vérité était sans doute qu'il cherchait un candidat pour un pari ou un coup de publicité pour le Consortium mais dans tous les cas, s'il acceptait, ce monsieur Kareki s'engageait à entretenir la vie végétative de Malis jusqu'à la fin du jeu et de garantir sa survie une fois l'argent récolté. Avait-il vraiment le choix ? Certains diraient oui mais son cœur disait non. Ils avaient passé deux ans à s'entrainer ensemble et pendant deux ans, ils avaient appris à s'aimer. A réellement s'aimer. Malis était celle avec qui il voulait passer le reste de sa vie ... Et sans cette opportunité, aucun espoir de la sauver.

Ainsi, il passa un mois sous les projecteurs, à jouer le lièvre pour une équipe de dix tueurs. Ironiquement ... Sa formation l'avait bien préparé à la boucherie qui allait s'en suivre. Les tortures, les entrainements destructeurs, Yori était habitué à la douleur et aux efforts épuisant. Ironiquement, ce qui était fait pour l'anéantir l'avait rendu plus fort. C'est pour cela que sans le moindre équipement, seul fort de son corps et de sa ruse, il a du non seulement survivre dans une jungle artificielle par ses propres moyens, devant faire avec la froideur des nuits et la famine grandissante avec les jours, mais également échapper à l'œil aiguisé de traqueurs professionnels. Et contre toute attente ... Il réussit le défi. Non sans faire des remous. Non seulement Yori avait-il réussit, survécu pendant un mois, mais il avait tué non pas un ... ni deux ... mais six des traqueurs à sa poursuite.

Car, à ne pas s'y méprendre, ce jeu n'était pas truqué. Ce jeu n'était pas juste une télé réalité télégraphiée de A à Z, non. Lorsque l'on disait que des traqueurs chassaient leur proie, ils la chassaient à mort. Cette jungle était un terrain de jeu fait pour recevoir des tueries. De VRAIS tueries. Yori était le premier à avoir réussi cet exploit. Faire un tel carnage en étant la proie ? Cela offrit aux téléspectateurs un spectacle hors du commun. Un underdog réussissant à user de ses forces et faiblesses, de la ruse et d'une détermination sans détour pour survivre, quitte à égorger un des traqueurs avec son propre couteau et récupérer son équipement pour devenir un "one-man-army". C'était peut-être exagéré, mais c'était ce que Yori était devenu pour Megacity.

Mais il s'en fichait. La gloire, la fortune ... Sur l'instant, il s'en fichait. Tout ce qui comptait, c'était Malis. Et grâce à sa victoire, il avait gagné un million et un nouveau corps, un corps qu'il va donner à Malis. Un corps que jamais ne reçut Malis. Sa force a été l'élément qui propulsa sa chute. Yori avait tellement fait sensation que Kareki ne le laissa pas juste partir avec l'argent et le corps, non. Yori était devenu une poule aux œufs d'or et c'est avec une excuse bidon que le directeur lui annonça qu'il faudra participer à une deuxième édition de "The Prize of Peril" pour sauver Malis. Et inutile de dire qu'il n'était pas aussi naïf. S'il réussissait l'exploit à nouveau, combien de fois allait-il lui dire de recommencer ? Il tenait la vie de Malis entre ses mains, il tenait Yori par les couilles ... Alors il accepta.

Il accepta avant de découvrir que ... Malis était déjà morte. Kareki avait essayé de l'empêcher d'atteindre sa douce mais la recrue n'aurait reculé devant rien pour vérifier l'état de sa belle. Malis était morte il y a de ça quelques semaines, incapable de la tenir en vie si longtemps et sa mort cachée à ses yeux pour le faire trimer et faire gagner de l'argent au Consortium sous forme de pub et de popularité.

Si Ares Security n'était pas là pour l'arrêter ... Ce monsieur Kareki ne serait pas juste mort. Il aurait été éparpillé au quarte coins de la pièce. Jeté dehors, Yori perdit tout statut qu'il s'écharna à avoir jusque-là. Il a perdu son statut de recrue d’Ares, il a perdu ses autorisations et accès au commlink, il n'a jamais touché son million et son amie ... Son amour ... Est mort de manière si ... ingrate. Sans le sous, sans rien, Yori devint un vagabond des rues, dans un trop grand désarroi pour retourner chez ses parents à MegaNorth. Il était détruit ... Et il avait enfin compris ce que cela voulait vraiment dire, faire partit de Megacity. Tant que les choses étaient comme elles sont, il n'y aura jamais qui traitrise, tromperie, douleur et mort en ses lieux.

Il trouva un lieu de repos dans cet enfer. MegaEast, solitude park ... Il ne savait pas pourquoi le Consortium semblait avoir cédé ce parc public aux clochards mais en l’occurrence, cela l'avait arrangé. L'endroit n'était pas déplaisant et ... Il fut accueilli bien plus chaleureusement que n'importe où ailleurs. En réalité ... A travers son corps et son cœur brisé, cet endroit lui rappelait la maison. Les gens ici s'entraidaient et étaient une vrai petite communauté. Comme dans son bidonville natal. Cela soigna un tant soit peu cet être détruit qu'il était. Les temps étaient dur, la nourriture rare, mais au moins, à force de parler et partager ses expériences avec les autres et inversement, il retrouva l'amour nécessaire pour ne pas complétement baisser les bras. Il était même, durant cette période, le défenseur de Solitude Park, étant l'un des seul ayant suivi une formation militaire avec des morts à son actif. Les casseurs d'hobos se faisaient plus discrets en sa présence.

A Solitude Park, les gens viennent, puis repartent. Mais lui, il y resta plusieurs années, le temps de se reconstruire. Assez pour finalement rencontrer un membre de Memento Mori qui avait fini par le repérer. Après tout, il était une figure connue. Yori Nordstörm, le grand vainqueur et légende du The Prize of Peril. Cette dame se faisait appeler "Velour" et réussit à sympathisé avec ce grand défenseur des opprimé. Et lorsqu'elle apprit pourquoi il en était arrivé là, elle lui proposa de venir se greffer à Memento Mori tout en le prévenant que ça ne sera pas une promenade de santé.

Elle lui expliqua leur but et ... Faire tomber le Consortium ? Ne pas avoir imaginé ça au moins cinq fois par jour serait un mensonge pour Yori. Le message du groupe était certes différent du sien mais la finalité était clairement la même et en étant un sdf, il était loin d'avoir les moyens d'exercer sa vengeance. D’un autre côté, qu’est-ce qui allait arriver à Solitude Park sans lui ? Lui qui était en quelque sorte le casseur de casseur ? Il avait retrouvé un semblant d’esprit de famille ici mais … Il ne pouvait pas lutter contre ce désire latent de briser des os de Consortium. Il ne pouvait pas continuer à se défouler simplement sur les occasionnelles crapules en recherche d’adrénaline sur des clochards. Il fallait que sa vie ait un sens à nouveau, même si ce sens soit la pire direction qu’il puisse prendre.

C’est ainsi qu’à vingt-six ans, Yori n’était plus. Pour entrer à Memento Mori, il fallait repartir de zéro et pour se protéger, il fallait une nouvelle identité … Ce qui l’arrangeait, en un sens. Yori Nordstörm est mort, Grand Qwasa était né. Après avoir souffert le martyr pour faire ses preuves et prouvé son allégeances dans des camps d’entrainement secret de folie, Qwasa reçu un commlink sécurisé, des armes et des ordres. Aucun doute qu’il allait réussir les tests … Ares l’avait bien préparé aux vacheries et The Prize of Peril avait rajouté à ça un sens aiguisé de la survie. En l’espace de six ans, il fut la main d’œuvre des plus grands coups de Memento Mori. Exploser un bâtiment principale d’une des corporations du consortium ? C’était lui. L’assassinat d’une personnalité importante de leur bastion scientifique ? Coupable. Détournement de convois d’armes ? Une bonne dizaine pour la cause, camarade !

Il ne tarda pas à devenir une référence dans l’organisation. Il était compétent, éduqué sur les arts de la guerre, increvable et rapidement devenu une icône à l’intérieur de Memento Mori. Le masque aidait grandement, il faut dire, en plus de son esprit de camaraderie et la flamboyance de ses assauts. Il fut promu au rang de meneur en l’espace d’une année seulement et il aurait même pu être un formateur s’il n’aimait pas tant agir sur le terrain, au premier rang. Six ans qu’il menait la guerre au Consortium et aux tocards d’Ares. Six ans et ce grand comique un peu détraqué n’a jamais cessé un instant de croire qu’il était possible de tous les faire exploser, ces idiots. Six ans et toujours assoiffé de sang et de sens de la fraternité qui rapprocherait les hommes. Au fond, il était peut-être à sa place. Le combat était son pain et ce sens de la famille qu’il a toujours apprécié dans les rares recoins de cette capitale toxique était son eau.