Bilitis ► The tears you love to cry, the pain that once knew remedy. Ven 5 Fév - 18:52 | |
| Tres Angustias Bilitis Jansen-Murphy Surnom : Rebaptisée Sœur Byblis, en rapport avec la nymphe grecque qui s'est changée en fontaine des suites d'un chagrin d'amour. Age : Vingt-et-un ans. Genre : Féminin cisgenre. Orientation Sexuelle : Lithromantique (et pansexuelle), elle recherche un amour romantique mais ne souhaite pas que ses sentiments soient réciproques. Métier : Auditrice de l'Ordre, psychothérapeute à l'Eevo Medical Center malgré son jeune âge. Signes particuliers : Aucun extérieurement, Bilitis ressemblant au stéréotype de la belle-fille idéale à l'allure propre et sobre. ft. Yoshizawa Kasumi (Persona 5 The Royal) DESCRIPTIONS douce - égocentrique - opportuniste - sociable - rêveuse - idéaliste - manipulatrice - philanthrope - séductrice - cérébrale - indépendante - difficile à cerner.
Bilitis est l'exemple même de l'adage voulant que les apparences soient trompeuses, non pas qu'elle serait une garce pour contrebalancer son air angélique mais bel et bien parce que des jolis brins de fille comme elle, il en existe des millions à MegaCity. Et pourtant rares sont celles à être aussi magnétiques sans vraiment faire l'effort de la séduction appuyée. La première impression qu’elle vous donnera est celle de la propreté et de la sobriété, image même de la belle-fille idéale : soignée et distinguée, la jeune fille a de forts belles manières et plutôt coquette, elle est soucieuse de son apparence sans ostentation. Si elle apprécie la mode, Bilitis préfère définir son propre style qui s'inspire de celui des années 1950s terriennes et lui donne une allure sage qui fait qu'elle ne dénote pas vraiment face à d'autres personnes plus extravagantes ou tout simplement plus belles selon les standards actuels. Jupes crayons, robes corolles évasées à la taille ajustée, jupons oversize, cols claudines et rubans pour tenir ses queues de cheval hautes, les icônes de Bilitis sont terriennes, et anciennes : de Grace Kelly à Audrey Hepburn, c'est le glamour qui la fait vibrer.
Rousse dont le flamboyant contraste avec la pâleur de sa complexion, elle est bien proportionnée avec des épaules bien découplées pour une taille menue lui donnant un air de poulain fragile à peine sorti de l'adolescence. Toute en jambes avec un mètre soixante-douze équilibré, Bilitis prend soin d'elle et de l'impression qu'elle dégage sans chercher à trop en faire car elle connait ses atouts et des faiblesses en terme de physique : elle a du charme né d'une assurance tranquille et d'une bamboche palpable, un aspect mignon et irréprochable. Force est en effet d'avouer que la jeune femme a quelque chose de réellement magnétique et cela sans trop faire d'effort ; elle est ainsi naturellement, jusque dans la paradoxe de ses mouvements brusques tandis que sa démarche démontre toujours une certaine précipitation, dans sa silhouette harmonieuse qui semble toujours en mouvement. Impatiente de vivre, dirait-elle avec de la flegme narquoise dans son sourire angélique. Et parfois pour illustrer tout les contrastes qui l'habitent, on peut trouver chez Bilitis une sensualité subtile, un peu inconvenante, qui peut détonner avec ce qui est pour elle son plus grand atout : son joli visage au regard rêveur et étonné, au sourire gracieux couronnant un ensemble fort bien fait. Pommettes arrondies, petit nez plongeant sur une bouche bien dessinée, un peu mutine qui s'accordent avec de grands yeux sombres frangés de longs cils lui donnant un air de biche. Comme pour lui donner plus de charme, sa voix est musicale et très vivante, douce au début de la conversation avant que le débit ne s'accélère avec passion. Alors elle s'illumine toute entière, simplement ravie d'être en votre compagnie. Comment ne pas la trouver jolie, cette petite poupée ?
Infiniment sympathique, charmante, conciliante, Bilitis est une personnalité pourtant très complexe mais particulièrement solaire, elle rayonne et vibre tout simplement trop pour se montrer sombre. Elle a le don de suivre son instinct et d'avoir son propre esprit au point que vous pourrez être en désaccord avec elle sans craindre de jugement ou de haine de sa part puisque la jeune fille est ouverte à la communication et a une grande largeur d'esprit ; malgré ses complexités, Bilitis est naturellement bienveillante, désireuse de s'investir pour l'autre et de trouver des solutions aux problèmes donnés. Idéaliste aux aspirations élevées, son plus grand paradoxe est d'être partagée entre son côté égocentrique et sa recherche de l'autre, éternelle insatisfaite par cette vie qu'elle aime pourtant tant. Visionnaire, tournée vers le futur, plus libre et anticonfortmiste qu'elle n'en a l'air, la rousse est imprévisible et parfois plutôt difficile à comprendre mais plutôt intrigante, ce qui explique pourquoi il est facile de tomber amoureux d'elle. Le pire étant que consciente de son charme, Bilitis s'en sert en général sans vergogne. Captivante quand elle parle, elle est bavarde et spontanée, vive d'esprit avec le sens de la répartie. Sans fausse modestie, on peut lui reconnaître le fait d'être une oratrice née ce qui est une véritable qualité professionnelle et ressource l'aidant aussi bien dans son travail que dans ses accomplissements au sein de Tres Angustias.
On lui reproche souvent d'être opportuniste, un peu capricieuse, autosuffisante avec un grand esprit de contradiction et des attitudes contradictoires. Mais c'est un également une jeune femme d'une intelligence très fine et rapide, atypique, magnétique pour son entourage et consciente du fait qu'elle est difficile à suivre et qui accepte que cela complique ses relations. Elle sait quand se fermer aux autres pour ne pas être envahie et si elle a beaucoup de connaissances, elle a finalement très peu d'amis en dehors de son mari avec lequel elle partage une relation fusionnelle. Son aspect le plus difficile ? Elle aime plaire, être dans les grâces d'autrui, être le centre de l'attention ; la modestie n'est pas son violon d'Ingres à l'évidence.... elle rend service et se montre aimable et gentille plus par envie d'être appréciée et sollicitée que par altruisme désintéressé. Elle aime charmer, distraire, partager et persuader. S'il lui arrive de douter et de manquer de confiance en elle, Bilitis compense cette vulnérabilité par sa facilité d'expression : elle exprime sans fard sa joie de vivre et son enthousiasme est souvent communicatif, même quand il est feint. Un petit mensonge ça et là n'a jamais empêché personne de dormir, ni même le fait de jouer un peu la comédie. Elle est un vrai contraste de sincérité et de faux semblant, nageant dans le lit d'une rivière de contradictions et s'y complaisant avec délice et peu accepte cet aspect de sa personnalité assez irritant.
Rêveuse et pleine de délicatesse, intelligente et humaine, Bilitis s'adapte à tous et à toutes situations. La rousse apprécie confusément de vivre dans ce monde de contradictions évoqué plus haut : elle aime être seule et en même temps elle est très sociable, et supporte mal la solitude et l'ennui qu'elle trompe en se montrant aventureuse, en quête de sensations fortes. Cependant la jeune fille est bien plus cérébrale que sensuelle. La pensée érotique a sur elle un empire bien plus puissant que le geste. Elle aime le suggestif, le subtil, le fantasmé plutôt que l'accompli. Cependant, force est d'avouer que la rousse a rapidement découvert qu'elle n'avait aucun tabou et qu'elle appréciait de réaliser les fantasmes des autres, mêmes les plus fous. Quand son désir de l'autre est profond, elle ne tergiverse pas et se donne sans retenue. Inutile alors de chercher à lui résister, elle met en action son charme pour convaincre ses partenaires. Le sexe et le sentiment sont deux choses très différentes pour elle bien qu'elles forment une unité indissociable. Ayant vécu toute sa courte vie dans un milieu policé, cadré à outrance où il était exigé de maîtriser ses émotions et ses envies mais où la tendresse n'était pas souvent donnée et jamais acquise, découvrir la possibilité de l'abandon le plus total fut une véritable révélation pour elle et une des raisons de son adhésion à la secte Tres Angustias. Jadis princesse dans un palais plein de courants d'air habituée à la froideur d'une famille attaché à la retenue, Bilitis a tardivement compris la beauté de l'abaissement, le sublime de tout donner aux autres. Révélation ou perversion ayant toujours été là, ce n'est pas la question. C'est simplement ainsi qu'elle aime à s'accepter : comme une femme qui dépasse ses limites, acceptant tout ce que l'humain a de plus vil pour en faire de la beauté. Comme si elle était tout nouvellement née, la rousse ne désire qu'explorer ses limites. Toujours plus loin.
Il y a des aspects du caractère de Bilitis qui sont plus obscurs, plus souterrains mais qu'elle tend à embrasser de plus en plus. Depuis très jeune, la rousse est en effet mal à l'aise lorsque les autres lui témoignent de l'attirance. Elle a longtemps pensé simplement ne pas être intéressée par le sujet mais tombant petit à petit amoureuse de figures toujours distantes quand pas méprisantes, elle comprit qu'elle n'était pas amoureuse de personnes mais tout simplement amoureuse de l'amour. L'amour qu'elle ne fera jamais avec quelqu'un est le plus doux, le plus pur, le plus émouvant. Et si par malheur les sentiments deviennent réciproques, Bilitis perd alors ses sentiments romantiques. Il lui est déjà arrivée d'être malade du fait qu'on tombe amoureux d'elle, par exemple. C'est la raison pour laquelle la jeune fille n'a jamais voulu mettre de nom sur la relation particulière qu'elle a avec son mari et qui n'a pas grand chose à voir avec de l'amour mais n'en est pas moins un sentiment puissant, mélange d'amitié, de tendresse et de complicité. Les objets de son amour - qui est toujours sincère, et jamais futile - demeurent toujours à une certaine distance et ne savent la plupart du temps même pas ce que la jeune fille peut ressentir car elle ne l'exprime tout simplement pas. Parfois, elle imagine les détails de leur rencontre, appréciant plus que tout la souffrance d'avoir à dissimuler ses sentiments. Comme il est doux d'aimer sans recours, sans possibilité. Comme il est rassurant de vivre un amour caché, de s'offrir des fantasmes plutôt que la fade réalité. Si elle ne s'imagine pas finir dans leurs bras ou s'avouer, le simple fait de penser à eux, de ressentir en leur présence de fortes émotions lui suffisent.
Alors en effet, c'est tout simplement une forme de masochisme parfaitement assumé. Celui-là même qui lui procure du plaisir intellectuel à l'idée d'être trompée par son mari, d'être ignorée ou rabrouée par les personnes qu'elles aiment, d'être objectifiée et dominée par des inconnu.e.s à qui elle s'offre sans retenue.
HISTOIRE Bien protégée derrière les lourdes barrières sécurisés d'une gated community de Valles Marineris se trouvait une petite maison comme les autres à la façade blanche, un joli jardin et une pelouse coupée au millimètre. Il y vivait une petite famille comme les autres à l'allure discrète, propre et huppée. Les Jansen étaient appréciés de leur voisinage : ils étaient connus pour leur serviabilité, la perfection de leurs manières, leur hospitalité mais aussi le fait que que souciant de la tranquillité du quartier, le couple avait fondé un groupe de surveillance, juste au cas où. On aimait bien les Jansen, à Hidden Valley. C'était, selon les standards de la communauté recluse sur elle-même, aisée et indiscrète, aux principes d'un autre âge hérités de la communauté WASP, des gens bien comme il fallait. Longtemps, ces gens-là cherchèrent à avoir un enfant mais sans succès et ce fut à un âge relativement tardif que le couple décida de se faire assister médicalement pour procréer. Pour eux qui étaient tout deux des cadres supérieurs de Solyent Foods - le mari était directeur des ressources humaines - l'argent n'était pas un problème. Leur désir d'enfant était un désir naturel mais les attentes qu'ils avaient ne savaient se satisfaire du travail de Dame Nature seule. Ainsi naquit Bilitis, une enfant désirée, offerte conforme à la demande par Eevo Pharmaceutics. Désirée rousse, les yeux sombres, neurotypique, sans allergies ni germe de dents de sagesse. Désirée bien comme il le fallait, à l'image de la famille Jansen. Le monde fut très tôt une énigme à résoudre pour la fillette qui affichait une curiosité sans borne sur tous les sujets du quotidien, et même ceux qui sortaient de l'ordinaire. Personne ne s'étonna de la voir marcher plus tôt que les autres enfants et comprendre plus rapidement les bases du développement cognitif ; ses parents y avaient mis le prix. On la diagnostiqua à Haut Potentiel Intellectuel dans les plus tendres années de l'enfance si bien qu'elle se retrouva propulsée au delà des petites sections pour intégrer un programme de recherche sur les jeunes génies conduit par la corporation DIRAC Incorporation. L'environnement exceptionnel dans lequel évolua Bilitis durant son enfance ne la favorisa pas autant qu'on pourrait le penser : encouragés à la compétition, les enfants se liaient très rarement d'amitié et elle appris très tôt à se concentrer sur le travail et la discipline. Il fallait être bien comme il fallait. Petite fille modèle au regard pourtant si curieux, aux questions intarissables qui agaçaient souvent ses parents qui la traitaient avec une délicatesse un peu dérangeante sans vraiment lui donner le plus important - la tendresse - elle ne trouva aucun lien dans le programme de Dirac Inc. Le sentiment d'ennui a toujours été le voile qui couvrait la vie de Bilitis et la recherche du sens de la vie, son compas. Le programme était à l'époque très médiatisé par Wondertainment et la petite fille faisait parti des dix élèves les plus talentueux de ce dernier - elle avait déjà le niveau post-lycée à peine âgée de sept ans - et elle fut trimbalée sur tous les studios par ses parents très fiers de ses compétences. Sous les feux des projecteurs, sous les questions des présentateurs, les applaudissements creux d'un public qui serait intéressé quelques mois, la petite fille se contentait de sourire et de s'exprimer tel qu'on lui demandait car elle ne désirait rien de plus que d'être une bonne fille qui rendraient fiers ses parents. Qui attirerait leur attention sur elle. Durant cette période, les parents de Bilitis se montrèrent plus attentifs à elle mais il leur manquait toujours cette composante vitale pour un enfant : la vraie tendresse, le désintéressement, l'amour peut-être, tout simplement. Leur fille était un trophée à brandir, une clef vers l'ascension sociale, une fierté personnelle mais rarement ils la considérèrent pour ce qu'elle était vraiment : leur enfant, qui recherchait leur amour et les gestes de ce dernier. Et pourtant, comme elle les aimait ses parents ; plus que tout. Si tant qu'elle finit par se faire à l'idée d'affectionner ses géniteurs sans retour, simplement en profitant de la joie naturelle que leur présence dans sa vie lui apportait. Une joie silencieuse pour une enfant discrète. L’attention et l'affection vint d'une maison plus loin dans le quartier, semblable à toutes les autres, semblables à celle des Jansen. C'était celle des Murphy, voisins et amis de longue date de la famille. Les pères jouaient au golf ensembles et les mères étaient amies d'enfance. Dans cette jolie maison vivait un garçon beaucoup plus âgé qu'elle qui s’appelait Quincy et qu'elle devrait épouser quand elle sera grande. C'était acté depuis longtemps, un jour où les deux mères attendries de voir les deux enfants jouer ensemble malgré leur différence d'âge choisirent arbitrairement de les fiancer ensemble pour souder plus avant les deux familles en un charmant tableau toujours plus communautariste. Bilitis ne voyait pas le problème, car problème il n'y avait pas : Quincy était sincèrement gentil avec elle et il faisait toujours attention à elle. Rester avec lui une fois adulte serait une belle chose, s'ils continuaient à s'entendre aussi bien. Il était cette figure un peu fraternelle pour elle qui, encore bien loin des affres de l’adolescence, était innocente et désintéressée des choses de l'amour. Tour à tour amis, complices, confidents, compagnons de jeu et de petites bêtises, Bilitis ne s'imaginait pas son Quincy et malgré la différence d'âge qui se sentait peu grâce à son avance, la fillette demeure à ses côtés dans tous les temps forts de sa vie. Lorsque les résultats de son ami chutent et qu'il se montre plus sombre, elle comprend bien vite que quelque chose ne va pas chez lui et accueille ses confidences difficiles avec la maturité nécessaire. Parce que son ami Quincy, il est homosexuel et que le problème, c'était que ses parents sont homophobes. La blessure du rejet et les violences que subi Quincy pour se conformer à la norme imposée par sa famille étaient assez limpides pour Bilitis qui fut autorisée à le voir. Était-il enfermé comme s'il avait commis un crime ? Probablement. Elle était petite mais assez en avance pour comprendre ce qui était bien et ce qui était mal. Ce qui était bien, malgré tout, c'était toujours le bonheur d'être soi-même. Un bonheur qu'elle comprit très limpidement ne pas encore connaitre. Ce qui était mal, c'était de souffrir des mains de ses parents et de ne pas avoir le droit de vivre pleinement sa vie. Opprimé par ses parents, Bilitis promit à Quincy de le protéger et le voyant se remettre petit à petit en voyant une psychiatre pour adolescents, elle fut fixée : elle deviendrait psychiatre elle aussi, pour guider et assister ceux qui sont en souffrance comme Quincy. Une question subsistait : était bien de l'épouser alors, s'il n'aimait que les garçons ? L'idée n'était pas de fonder un mariage sur l'amour pour la petite fille mais bel et bien se permettre à son ami de vivre ses choix. Il lui assura qu'il l'épouserait malgré tout et devinant sans mal la douleur derrière cette affirmation, elle n'en décida que plus fermement de lui offrir la liberté qu'il méritait. "Moi, je n'ai pas besoin qu'on m'aime, tu sais", lui affirma-t-elle un jour, "pas comme ça, en tout cas. Tout ira bien alors."Bilitis quitta le programme pour jeunes génies de DIRAC Inc. à l'âge de neuf ans et le public la propulsa en quelques mois dans les limbes de l'oubli où échouaient starlettes trop vite consumées et enfants-stars sans avenir adulte. Parce qu'elle était maline, et un brin manipulatrice, elle convainquit ses parents de la laisser aller à l'école classique. Elle troqua l'attention de ses parents, qu'elle ne retrouva plus jamais après, contre l'assurance de pouvoir faire ses études comme tout le monde, apprendre à parler à d'autres jeunes et pouvoir passer du temps avec Quincy. Bilitis voulait en voir plus que les murs de DIRAC Inc, plus que la compétitions de gamins montés les uns contre les autres. Malheureusement elle n'obtenu pas grand chose de cette expérience car lorsqu'on a neuf ans et qu'on entre au lycée - le prestigieux pensionnat Windermere en l’occurrence, la différence d'âge entre vous et les autres élèves est une barrière le plus souvent infranchissable. Six ans de différence, et les regards des autres braqués sur la petite fille qu'elle était. Sage et polie, concentrée sur son travail, toujours dans les pattes de Quincy dont on se moquait. On disait qu'ils étaient malsains juste pour les critiquer, alors que leur amitié était la plus pure qui soit. On disait qu'elle était hautaine, qu'elle faisait de la lèche aux professeurs, qu'elle n'était qu'une fillette et qu'elle jouait encore à la poupée, qu'elle était privilégiée parce qu'elle était passée à la télévision et par un programme éducatif spécial. Qu'elle ne devait pas être là. Elle était loin des turpitudes et des drames ordinaires qui se nouaient entre les adolescents à fleur de peau qui l'entouraient. Loin des amitiés ineffables et des trahisons irréparables, et le seul toujours qu'elle connaissait c'était le fait qu' elle serait toujours l'amie de Quincy. Et le seul jamais qu'elle connaissait, c'était qu' elle ne l'abandonnerait jamais. Il y a bien cette fille solitaire qu'elle voit parfois au club d'échecs, et qui ne parle pas beaucoup. Elle s’appelle Marina et le peu qu'elle dit lui fait le cœur gros bien que cette dernière ne la regarde jamais. Si les garçons aiment les garçons, les filles peuvent également aimer les filles mais jamais l'idée d'être lesbienne ne traversa l'esprit de Bilitis. Jamais Marina ne la considéra jamais, concentrée sur son petit ami qui était dans la même classe qu'elle et Bilitis se satisfaisait de la regarder rêvasser à la fenêtre ou déambuler dans les couloirs. Elle s'imaginait lui passer sa gomme, lui parler fortuitement, s'avouer à elle sans jamais avoir le désir de le faire. Elle l'observa de loin, amoureuse pour la première fois et sincère, mais si distante, si lointaine. Aimer sans être aimée en retour comme elle l'avait appris avec ses parents. Se satisfaire du rêve et du sentiment pur, du possible et non du réalisable, du fantasme plutôt que de la réalité. De l'idée de Marina plutôt que de marina elle-même. Ce qui n’empêcha pas la souffrance mais lui donna un sens, un but : la force de l'amour paraît dans la souffrance. Aimer n'est pas souffrir, loin de là. Mais la résilience d'aimer sans retour offre le désintéressement qui rend tout plus grand, plus beau pour elle. Plus jamais Bilitis n'eut peur de souffrir et cela, elle le du à cette fille qui ne connut même jamais son prénom. Son diplôme en poche et cette leçon de vie apprise, Bilitis entra à la Sycamore Tree University pour y étudier la psychologie clinique et s'orienter vers la thérapie comportementale et cognitive et la Gestalt-thérapie. Âgée de seulement quatorze ans, elle se distingue à nouveau par son écart d'âge avec les autres qui sont cette fois des adultes alors qu'elle-même entre dans la préadolescence. Encore une fois, personne ne s'approche d'elle. Parce qu'elle est trop jeune, trop en avance. Elle intimide un peu, cette petite qui passait à la télévision et qu'on traitait de génie. Son avenir était tout tracé : une fois ses études terminées, Bilitis trouverait un travail et épouserait Quincy. Pas avant, c'était sa seule condition afin de laisser au jeune homme un peu de temps pour lui. Elle, dans tout ça, se moquait un peu de ses propres désirs. Qu'étaient-ils ? Une vie très ordinaire, avec l'emploi qu'elle désirait. Rien de plus qu'une belle maison, peut-être un chien, son meilleur ami et des enfants qu'ils auraient sans consommer leur mariage aux airs d'accord commun. Une vie réglée au millimètre par le désir de ses parents qui était finalement devenu le sien. L'épouser pour, au contraire des apparences, lui offrir la liberté dont ses parents l'avaient privé. L'épouser pour lui offrir un terrain sûr, un espace sain, une oreille attentive et une épaule solide. L'épouser pour demeurer à ses côtés et veiller à son bonheur même si elle ne pourrait pas lui apporter ni l'amour, ni le désir, ni le plaisir. L'épouser pour être là, tout simplement. A dix-huit ans à peine, Bilitis Jansen fut une des plus jeune diplômée en master de psychologie de Mars. Peut-être aurait-elle même pu l'obtenir plus tôt mais elle avait préférer mener des études normales plutôt que de suivre le programme des jeunes génies DIRAC Inc. Peu importait sauf le résultat : elle trouva un emploi à l'Eevo Medical Center de Bank Street avec pour projet d'y travailler quelques années avant d'ouvrir son propre cabinet. Sur les rails de ses projets d'enfance où ses parents l'avaient mise, la jeune fille utilisa ses premier salaires pour faire des placements et acheter quelques actions puis choisir une future maison avec son fiancé, à Hidden Valley bien entendu. Ils formeraient bientôt une petite famille bien comme il fallait dans une jolie petite maison avec un grand jardin et un barrière blanche pour les protéger de l'extérieur, comme leurs parents. Une jolie petite famille de sitcom, idéale et fondée sur les faux-semblants. Sauf que Quincy et Bilitis n'étaient pas comme leurs parents, loin de là. Quelque part entre les visites des maisons et les préparatifs du mariage, la liste de mariage, les décisions sur la décoration de la salle le placement des invités et malgré le fait qu'elle ne douta jamais, Bilitis eut une réflexion qui bouleversa toute sa vie : de quel type de mariage suis-je née ? Elle demanda un soir à sa mère, espérant trouver des conseils pour sa vie future. Ce qu'elle comprit fut alors le déclencheur d'une forme nouvelle d'indépendance. Les parents de Bilitis se détestaient de longue date et elle n'était pas née de l'amour mais du besoin de perpétrer un simple nom. La mère de Bilitis lui avoua rapidement avoir haï l'aura de perfection si fausse de son père et n'avoir jamais désiré avoir de rapport physique avec lui. Portant ses propres traumatismes, la femme avait le contact en horreur et le sexe en phobie. Elle avertit sa fille : le sexe était une chose sale, douloureuse et dégradante qui ne faisait plaisir qu'aux hommes qui l'imposait aux femmes. La jeune fille, la stupeur passée, considéra sa mère avec un regard nouveau, clinique. Un regard professionnel, bien qu’attristé. Ses parents n'étaient en définitive que des gens non pas tristes à mourir ou des gens détestables mais tout simplement des êtres humains. Des gens cassés avec leurs traumatismes qui les avaient façonnés tout tordus, effrayés du monde extérieur. Était-ce trop tard pour eux ? Surement pas mais le regard nouveau que Bilitis porta sur sa famille lui fit étrangement un bien fou. Apprendre qu'ils l'avaient choisie et non créée, façonne selon leurs envies et non acceptée telle que la nature aurait pu la faire la blessa également, l'apprenant au détour de la même conversation avec sa mère qui avait un peu abusé du vin. Bilitis ne devait pourtant pas ses réussites à l'eugénisme qui avait guidé sa conception, ni aux choix de ses parents. Elle ne devait ses accomplissements qu'à son propre travail et le savait bien. Mais sa mère lui offrit une nouvelle leçon de vie à la veille de son mariage : si les apparences sont trompeuses, la vie n'a que le sens qu'on lui donne. Elle qui avait en définitive fort peu vécu pour elle-même ne trouva pas la réponse à ses questionnements concernant ses envies, ses désirs profonds. Son mariage se fit, scellé d'un chaste baiser d'ami et la nuit de noces les accueillit pour une soirée de rires et de et de discussions devant la télévision au Seaside Hotel de Funcity, avant d'admirer la mer sous le ciel nocturne. Il n'y avait pas tant d'illusion ni de façade pourtant : Quincy et Bilitis étaient heureux, parce qu'ils chantaient ensemble la même chanson d'ami. Ils ne s'aimaient pas, ils s'aimaient beaucoup. Rien n'avait été préfabriqué entre eux. Pourtant Bilitis demeurait à la recherche du sens à donner à son existence, reconnaissant son ignorance d'à peu près tout en côtoyant quotidiennement les problèmes de ses patients et ceux de ses parents avec lesquels elle s'était activement mise à discuter sans qu'ils s'en rendent réellement compte, dans l'espoir de les tirer de leur marasme et de leur relation toxique. Parce qu'elle les aimait toujours, confusément, profondément et ce malgré le fait qu'ils ne lui témoignèrent pas plus d'affection. La jeune fille avait cependant appris que les gens qui grandissaient sans amour avaient souvent tendance à ne pas savoir en donner une fois adulte. Alors elle voulut essayer de les aider plutôt que d'apprendre à les détester. Pardonner plutôt que de haïr. Soigner plutôt que de blesser. Aimer même sans retour, comme toujours. Il lui sembla indiqué de faire le contraire de ce qu'on lui conseillait pour une fois, et de voir l'autre côté de la vision tranchée de sa mère. Le sexe n'avait de sale que ce qu'on voulait bien lui prêter, d'après elle. Mais il lui fallait découvrir ce que son mari ne pourrait lui offrir car elle respectait son choix. Il lui fallait non pas avoir une amourette mais bel et bien plonger à pied joints dans ce qui effrayait tant sa mère. S'offrir non pas un rapport sexuel, mais une débauche. Voir tous en couleurs plutôt que tout en noir u en blanc et toutes les plus riches nuances de la licence, Bilitis les trouva sur les longues étoles des Flagellants de Tres Angustias, dans l'air éclaboussé de sang et échauffé de soupirs brûlants. Comment en était-elle arrivée là ? En suivant le ténu fil d'Ariane laissé un soir par des individus rencontrés dans une boîte de nuit du Downtown, le Void Sisters. S'offrant à quelques caresses et vexations de ces illustres inconnus alors qu'elle n'avait jamais goûté au plaisir, la jeune femme qui avait toujours été naturellement curieuse se laissa mener des rendez-vous en rendez-vous par des étranges mentor masqués qui lui révélèrent que la beauté de la vie se trouvait dans tout ce que l'Homme peut partager, dans l'abandon de soi et l'acceptation des autres. Que là où le Bien et le Mal couchaient dans le même lit, le plaisir et la souffrance allait de pair : on apprend l'une en acceptant l'autre. Si les premières fois furent tintées d'une culpabilité adultérine naturelle, Bilitis perdit bien vite ses inhibitions au profit d'une philosophie tournée vers le don de soi, le dépassement des limites et l'acceptation du caractère éphémère de l'humanité. Son premier geste fut de se faire retirer chirurgicalement son implant nanonique que ses parents lui avaient fait installer alors qu'elle n'avait que dix-huit mois, désireuse de ne vivre qu'une seule vie mais une vie libre et bien remplie. Se penchant sur la question, elle en tira deux livres, "Un merveilleux malheur" et "Embrasser l’éphémère", ce qui déplut fortement à ses parents mais peu lui importa. Le jour de ses dix-neuf ans, Bilitis se fit baptisée pour renaître en temps que Sœur Byblis, offrant sa personne à toute personne présente durant la cérémonie. Elle donna sa virginité plusieurs heures durant à des masques anonymes, des frères et des sœurs battant à l’unisson en un seul cœur à la recherche de l'extase en une expérience plurielle et unique à la fois et qu'elle grava à jamais en elle, devenant par là même une Auditrice de Tres Angustias choisie par l'Altragracias elle-même en raison de sa facilité d'expression. Sœur Byblis ramena tant d'âmes perdues - parfois même ses patients - qu'elle conforta les Autres Grâces dans leur choix : cette sœur-là serait la voix de la secte et son oreille compatissante, offrant le chemin comme la confession. Ce fut ainsi elle qui devint l'étrange mentor croisé au détour du Void Sisters, et qui offrait une alternative nouvelle à ceux qui le désireraient et seraient assez courageux pour accepter de revoir leur vision de l’existence. De cette double vie, Bilitis n'en fit pas cas à son mari car il s’agissait de son premier vrai jardin secret. Elle l'avait bien découvert en train de la tromper une ou deux fois mais à chaque fois, loin de s'en offusquer, son cœur s'était délicieusement serré et ce de manière inexplicable. La jeune femme ne lui en tint jamais rigueur mais s'octroya le droit d'avoir du plaisir de même - et sans culpabilité - et de se sentir libre même si elle savait qu'elle lui en parlerait un jour car ils partageaient beaucoup, quand ce n'était pas simplement tout. Quelle ne fut cependant pas sa surprise de comprendre au détour d'une messe de l'ordre que son mari et elle partageait également la même ferveur religieuse des Trois Angoisses, découvrant sous le masque d'un certain Frère Tityos le regard immanquable de Quincy. Ils se regardèrent intensément, se redécouvrant comme s'il s'agissait de la première fois avant qu'un sourire en écho mit un point final à leur trouble. Inlassablement réunis par la vie quelque soit leurs identités et leur chemins, Quincy et Bilitis, Tityos et Byblis divergèrent de la norme ensemble en accueillant une foi illégale et marginale pour découvrir séparément comme ensemble ce que c'était d'être "véritablement humains" : faillibles, éphémères et tour à tour, infiniment bons et profondément vils. Rien que des humains qui se rapprochent à une vie où rien ne dure et où on a tout à offrir sans chercher à recevoir. Aimer sans retour, sans recours ; aimer comme elle aime l'amour. Aimer comme Bilitis aime Quincy, comme Sœur Byblis aime Frère Tityos. Et comme elle lui dit un jour avec une infinie tendresse : "Je ne suis pas toujours à toi Et tu n'es pas toujours à moi Mais un et un reste Un Et quand nous pleurons, quand nous riions Je suis une moitié, et tu es l'autre."Votre pseudo Ours.
Votre âge 37 ans.
Comment avez vous connu le forum ? Je l'ai créé.
Un dernier mot ? J'aime les kumqats et Super Seducer II.
Fun facts : • Son petit vice est de tomber souvent amoureuse de ses patient.e.s, justement parce que c'est impossible et honteux pour un médecin. • Elle est malheureusement intolérante au soja, et manger a toujours été une corvée pour elle. • A côté de quoi elle a une forte addiction à la caféine contenue dans le thé qu'elle boit par litre tout au long de la journée. • Bilitis s'intéresse tout particulièrement au Cognitive Fragmentation Disorder et aux troubles apparus avec la technologie nanonique. • Acceptant sans reculer la douleur physique, elle est plus habituée au masochisme mental en raison de son orientation romantique qui la fait se sentir mal à l'aise avec les personnes qui lui témoignent un l’intérêt amoureux. • Elle a un fetish particulier (ou cuckolding) sur l'idée d'être cocufiée par son mari, Quincy. • Bilitis a été très médiatisée plus jeune en raison de son statut de petit génie. Elle passait beaucoup dans les émissions de Wondertainment il y a une dizaine d'années. Elle est également connue pour avoir écrit une thèse sur la résilience pendant ses études, qui est plus tard devenue un livre à succès sous le nom de "Un merveilleux malheur". • C'est le travail du neuropsychiatre du XXeme siècle Boris Cyrulnik sur la résilience qui lui a donné envie de devenir psychothérapeute.
Votre personnage a-t-il un implant nanonique ? Ses parents lui en avaient fait installer un quand elle était enfant, à dix-huit mois, et elle l'a fait retirer lorsqu'elle a atteint la majorité.
Que pense-il de l'implant nanonique et de l'immortalité ? L'immortalité n'est pas faite pour le genre humain. Vivre au-delà de l’espérance humaine n'apporte pour elle que l'anhédonie, l'ennui, la mélancolie et la déshumanisation. L'humain est né éphémère, et là repose la beauté de son existence.
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