John Black, Aka Paladin

SOCIABLE - TENACE - RAFFINE - OPTIMISTE - SARCASTIQUE - SIMPLET - SADIQUE - VIOLENT - S'ADAPTE VITE - JE M'EN FOUTISTE - MODESTE - SHOWMAN EXCENTRIQUE

John est un type que l'on peut facilement considérer comme beau et bien foutu, sans être un top-model pour autant. Disons simplement qu'il dénote souvent avec les déchets et rebut traînant dans les zones clandestines et illégales. De son mètre quatre-vingt-six pour quatre-vingt-treize kilos, il possède une excellente musculature parfaitement dessiné qu'il entretient quasiment quotidiennement, même si ça arrive parfois qu'il l'oublie. Son corps est une sorte de temple à ses yeux, dont il aime prendre soin et, à contrario, glorifie les nombreuses cicatrices qu'il possède, connaissant l'histoire de chacune d'entre elles, prêt à les raconter à celui ou celle qui y montrera un tant soit peu d'intérêt. Outre cela, son visage est bien proportionné aussi, des traits droits formant un ensemble esthétiquement bon. Une tignasse noire qu'il prend plaisir à peigner orne son crâne. Des iris bleu océan lui permettent souvent de repartir accompagné des bars dans lesquels il passe ses soirées.

Son aisance sociale et son je m'en foutisme lui permettent d'évoluer et de naviguer sans trop de problèmes au sein des secteurs qui l'intéressent. Après tout, le ridicule ne tue pas et ne tuera jamais. Malgré ses nombreux jeux de mots douteux et ses blagues qui ne font pas rire, ses remarques désobligeantes et son ton parfois suffisant, il reste respecté et souvent crains par les gens qui le connaissent, ou qui connaissent sa réputation. Fait dont il s'amuse énormément. Ses amis les plus proches pourraient le décrire comme un homme simple et presque banal, il aime s'amuser, rigoler, sait se montrer jovial quand il faut (et qu'il n'est pas bourré) et parfois immature.

Mais John est un homme possédant deux facettes diamétralement opposées, comme de nombreux individus travaillant dans ce genre d'activités, ou bossant pour Ares Security et autre forces armées.

Car Paladin est aussi un homme sérieux, tenace, sadique et capable de se montrer d'une violence inouïe. Son sang-froid est quasiment à toute épreuve. Lorsqu'il participe à un Last Man Standing, qu'il se bat pour survivre ou qu'il traque un en**** de Jumper, ce qu'il reste d'humanité en lui disparaît pour ne laisser qu'un être froid et sans pitié. Sans limite et qui se moque des contraintes imposées par la société. Pour autant, il n'est pas totalement stupide et flirtera entre le légal et l'illégalité.

Bien qu'il ne soit pas des plus futés de manière générale, ne lui demandez pas de résoudre un problème de mathématique ou d'écrire une phrase sans fautes d'orthographe, il peut se montrer malin lorsqu'il s'agit de traquer, de s'adapter, d'éliminer et de survivre. Il parvient à se faire des contacts et n'hésite pas à demander de l'aide lorsque cela devient nécessaire. Bien qu'il soit plutôt narcissique, il n'est pas suicidaire non plus (bien qu'on puisse le penser au vu de ses activités) et préparera un plan d'action avant de passer à l'agression. Certes, il arrive souvent que le plan ne se créât en l'espace de quelques secondes et ne contienne qu'une étape : survivre.

Enregistrement de l'interrogatoire de monsieur John Black, le 27/06/2483
"Tu vas t'asseoir bien gentiment et répondre à toutes nos questions. OK ? Questionne le premier officier.
- Ouais, comme vous voulez, t'façon j'ai pas l'choix visiblement. Juste, z'êtes qui au juste ?
- Section des enquêtes sur dégâts organiques de Mégacity, district Sud.
- Oh, j'vois, z'êtes pas dans la merde alors si vous m'interrogez, m'enfin, comme vous voulez.
- La ferme, tu parleras uniquement pour répondre à nos questions.
- Donc toi, t'es le méchant.
- On est tous les deux les méchants." Réponds le second, bruit d'une claque. L'un des inspecteurs tir une chaise et s'assoit dessus.
"Tu vas tout nous raconter ok ?
- Ok, ok... Bon, mes parents étaient pas très riche, en fait, j'suis même pas de megacity à la base mais d'un coin paumé. C'est quand j'me suis...
- Mais t'es débiles ma parole ? Tu te paies notre tête, c'est ça ?
- Non j'raconte tout, merci de pas m'couper la parole d'ailleurs. Donc, je disais, c'est quand j'me suis fait expulser de chez moi que je suis venu vivre à Mégacity. J'avais tabassé un mec, envoyé à l'hosto. Il a passé six heures en salle opératoire, j'crois bien, resté à l'hôpital pendant presque un an. Enfin bref, pas ça l'important, j'suis passé devant un tribunal...
Quelqu'un frappe la table du poing. L'inspecteur reprend. "Arrête de jouer au con ou on va passer à des méthodes moins agréables.
- Mais allez-y, faites vous plaisir messieurs, j'commençai à m'ennuyer.

*Durée indéterminée durant laquelle l'enregistrement est coupé*

- Vous cognez comme des gamines.
- Tu en redemandes ?
- Pas spécialement, j'tenais juste à vous le dire. Pour votre truc-là, c'est pas moi. R'gardez les photos bon sang, c'est du travail salopé, bâclé, c'est un amateur qui l'a buté. En plus, j'étais même pas dans le quartier Sud ce jour-là. Maintenant qu'c'est dit, j'reprends. Du coup, deux ans en maison de correction, mes parents étaient ok, vous l'croyez ça ?"
L'un des inspecteurs soupire, un nouveau coup de poing retentit sur la table. "Mais on s'en fout de ça put*** ! C'était quoi ton alibi alors ? T'étais où ?
- Mégazone, district 4, le grand entrepôt désaffecté sur la troisième rue. J'ai appris pas mal de truc durant ces deux ans, au final, ça m'a pas vraiment aidé à être un gentil gamin. Quand j'suis sorti et qu'ils ont vu l'résultat, mes parents m'ont reniés, exclu du foyer. D'où mon arrivée à Megacity.
- Allez Franck, on va lui apprendre ce que ça fait de jouer au con avec nous."

* Durant une trentaine de secondes, des bruits de luttes et de coups résonnent dans la pièce. Le grincement métallique d'une chaise tirée, abattue contre un mur. Plusieurs craquements d'os sont audibles, des poids tombent au sol, sans doute des corps. Le silence retombe suivit par des bruits de pas, une chaise est remise droite et quelqu'un s'assoit dessus.*

- Bouffons va. La prochaine fois, vérifier qu'on ai rien pour désactiver les menottes. Bon, j'en étais où moi ? Ah ouais, mon arrivée à Megacity. J'étais pas vieux, dix-septs piges, j'crois.
"C'était l'aventure pour moi, une grande découverte, un mystère total parce que tout ce que j'en connaissais, c'était ce que j'avais vu sur le net. Il me fallut pas longtemps pour trouver ma place, dans les bas-fonds, les quartiers de la délinquance et comme j'étais plutôt débrouillard, toujours l'cas d'ailleurs, j'ai survécu. L'a fallu m'battre pour ça, si vous saviez combien de blessures, j'me suis fait à cette époque, plus que durant les Last man. Et puis les choses sont ce qu'elles sont, je savais m'battre alors j'ai finis par arpenter les combats de boxe illégaux.
"C'est à ce moment que j'ai découvert le Last Man Standing, quelle foutue compétition. Mettre autant de dégénérer dans le même endroit pour qu'ils s'entretuent, du génie et du grand art. En voyant ça, j'suis devenu accroc, c'était le show que je voulais voir retransmis sur des serveurs méconnus du néonet. Illégalité oblige. Mon favoris c'était Dreadnought, avec son armure lourde et son attirail de guerre, c'était un monstre. J'ai tenu six mois, je crois avant de vouloir participer, mais il faut du matos pour entrer, si on veut survivre en tout cas. Parce qu'une fois dans l'arène, z'êtes seul avec ce que vous portez et ce qu'il reste sur les cadavres.
"Du coup, j'ai cherché du matos, j'ai taffé pour me payer mon premier flingue au marché noire et surtout, j'ai fouillé la décharge de la ville et j'y ai trouvé une armure. Sauf que j'me suis fait choper par le gang qui traîne là-bas, devriez vous en occuper un jour à s'propos. Ils m'ont laissé un choix tout con, j'gardais l'armure et participais au LMS ou ils me buttaient sur place, j'ai choisi la gloire.

*John Black se lève et marche dans la pièce en continuant à parler. Quelqu'un pousse un gémissement plaintif, le bruit d'une frappe est audible, les gémissements s'arrêtent.*

- Le coup du Match à mort, c'est pas une vérité, en fait, il faut plutôt mettre hors-jeu les autres participants plus que les tuer. C'est que ça reste un business, un sportif ça s'entraîne, ça vaut de l'argent donc ça s'élimine pas comme ça. Les plus prestigieux ont même des implants nanoniques et s'ils trouvent malencontreusement la mort, on leur file un nouveau corps, nouvelle apparence et nouveau nom de scène et hop, ça repart faire le show. Enfin bon, moi j'en étais pas là, c'était mon premier truc du genre et j'devais survivre, j'étais persuadé à ce moment que c'était bel et bien à mort, alors j'ai tué. Sans pitié, j'avais pas le choix. Marche ou crève, vous connaissez ?
"Et put***, j'ai marché comme il fallait. J'ai gagné dans un état de psychose insensé, un massacre dans l'arène et y parais, ça j'm'en souviens pas, que j'aurais même buté l'arbitre qui venait pour me dire que j'avais gagné. Il a fallu m'arrêter à coup de tranquillisant. Mais au final, j'ai bien aimé et le gang aussi. Ils m'ont laissé la vie sauve et un manager m'a trouvé et recueilli.
" Trois longues années d'entraînement ont suivi. J'suis devenu une put*** d'arme vivante. Tous les jours j'devais m'endurcir, former mon corps, apprendre à me battre et maîtriser tout ce qui pouvait ce faire en arme. J'me faisais volontairement tabasser pour que ma peau devienne plus résistante. C'était pas facile, c'est clair, mais quand on voit le résultat, ça fait rêver non ? Une star du LMS z'entendez ? Ouais, ça doit vous dégoûter de savoir que j'suis là, Paladin en personne avec vous et vous l'ignoriez... Et l'pire dans tout ça, c'est que d'ici cinq minutes, un type en costard va se pointer, ouvrir cette superbe porte et me dire de le suivre, je serais libre ensuite, puisque je vous raconte tout ça, vous allez être mis sous silence. Et par là j'entends qu'un terrible accident va vous arriver malencontreusement.
"Enfin, c'est pas pour la partie gloire dans les arènes clandestines qu'on va vous faire taire, c'est pour la suite. Z'avez pas une clope ?
"Non...
"Forcément que non. Tant pis. Comme j'étais l'un des meilleurs, j'ai pas toujours gagné à mon grand regret, des types se sont intéressé à moi, des types bien au-dessus de vous dans la hiérarchie. Des gros bonnets du consortium entre autre. Des gars à la moralité plutôt flexible, mais qui veulent faire bonne figure, alors quand on a une épine dans le pied et qu'officiellement, on peut rien faire, on se tourne vers des gars qui s'en foute de tout ça. Et l'un de ces gars, c'est moi. Ouais, j'suis devenu une sorte de tueur à gage. Au début j'étais pas pour, j'trouvais ça pas très sport et puis j'pensais avoir des principes, mais quand on m'a proposé l'installation d'un implant nanonique gratuit, plus l'accès à du matériel militaire spécifique, j'ai craqué. J'suis un homme simple après tout, j'ai mes failles...
"C'est comme ça que j'ai démarré sur une scène tout aussi illégal, à traquer et buter des types dont j'ignorais tout. Avec un champ d'action plutôt large, un permis de tuer officieux et un échappatoire si j'me faisais gauler. Bon, j'travaillai pas comme ça souvent, une ou deux cibles par an grand max. C'est que j'suis pas le seul sur ce terrain et personne à envie de trop collaborer avec un tueur. C'est qu'ils ont une image à entretenir, ça ferait mauvais genre d'être vu ensemble.
"Avec les années, la renommée se forge, on a plus de demande, plus de contrat. Je les acceptais pas tous, loin de là, mon véritable boulot, c'était showman, briller sous le feu des projecteurs en trucidant d'autres types. Les éliminations, c'était sympa, ça arrondissait les fin de mois, mais fallait le faire sans se faire griller, et ça, c'est pas ma cam.
"Ouais, tout aller au mieux dans le meilleur des mondes, j'étais une idole pour beaucoup, je signais des autographes, posait pour des posters et j'ai même fait de la musique, mais ça je ne préfère pas en parler. Et puis, y'a cinq ans, un jumper m'a transformé en cyberzombie, il a pris possession de mon corps pendant deux longs mois. Je voyais tout ce qu'il faisait, j'étais spectateur de chacun de ses gestes, de la manière dont il a essayé de ruiner ma vie. De la manière dont il a voulu abuser de mes capacités et de comment il m'a ridiculisé durant un Last Man Standing. J'ai failli crever à cause de lui ce jour-là, mais les gens n'étaient pas dupe, ils se sont rendus compte qu'un truc n'allait pas, qu'il y avait un problème. Alors il a fui cet encu**. Après avoir joué à mon corps, l'avoir fait passer à côté de la mort, il se barrait tranquillement, prenant la possession d'un autre comme si de rien n'était.
"On m'a proposé un autre corps. J'ai refusé. Ces sept mois à l'hosto j'ai voulu les endurer pour que ma haine continue à s'accroître. Pour que ma rancœur évolue et que, finalement, je décide de traquer ces fils de p*** et de tous les exterminer. Et vous savez quoi ? Un tueur a gage qui décide d'éliminer l'une des plus grandes peurs des gros bonnets, c'est un taff en or. Ils vous chouchoutent pour se sentir en sécurité, pour être sûr que ceux qui risque de prendre possession de leur corps soient éliminés. Alors ils vous aident, ces grosses pointures, ils vous filent du matos et surtout, dans le cas présent, vous font libérer discrètement quand des demeurés comme vous faites chier celui qu'ils prennent pour un pantin docile. Parce qu'ouais, faut rester sympa avec eux, après tout, ils tiennent ma vie entre leurs mains, le moindre faux pas et je disparais, comme vous deux d'ailleurs. Donc j'y vais à coup de oui monsieur, ça sera fait monsieur et compagnie.
"L'côté positif, c'est que tout ça reste illégal, que je travaille au noir et dans un cadre pas vraiment approuvé par la loi, donc ils peuvent pas non plus trop faire appel à moi, ça reste toujours la même routine. Et comme je ne suis pas qu'un tueur à gage, j'fais en sorte de garder du temps libre, du temps à moi. J'suis pas totalement leurs toutous, vous voyez."

* John soupire et s'assoit sur la table.*

- Vous savez, s'pas une vie que je recommande vraiment. Trop d'négatif dedans, trop de contrainte, par exemple, j'ai pas vraiment d'amis... Encore moins de nana. Des contacts, c'est tout. Même mon manager c'est pas vraiment un ami... Relation de travail uniquement. C'est pas facile, on se sent souvent seul quand c'est comme ça..."

*La porte s'ouvre, un homme entre dans la pièce. *

- Monsieur Black, si vous voulez bien me suivre.
- Ouais, sans soucis Ed'. Vous voyez les gars, j'vous l'avez dit que vous alliez être dans la merde. Oh, et avant de partir."

* Quelqu'un se penche sur la table, l'enregistrement est coupé.*